Following the screening of the film “Lunàdigas, or Concerning childfree women”, at Essen, in Germany, Malik tells us about the condition suffered by women with no children in Burkina Faso, his homeland: treated as witches or prostitutes, women are marginalized even when they are not able – rather that not willing – to have children. In these cases, families push men to split up and leave their wives.
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Ecco la trascrizione completa del video:
Original language:
MALIK: « D’accord, moi ce que j’ai vu hier en fait ça m’a beaucoup touché.Parce que dans les extraits que j’ai vusla femme est beaucoup stigmatisée. Chez nous, c’est encore pire dans ma culture, au Burkina Faso, où les femmes qui n’ont pas d’enfants sont vraiment stigmatisées. Souvent on les traite de sorcières qui bouffent les enfants. Et vraiment, c’est un grand problème.
Ça m’a beaucoup touché hier.
Bon, on me traduisait un peu en français, J’ai compris vraiment, c’était un sujet que j’ai voulu vraiment voir. Et c’est très touchant. Parce que chez nous même…
J’ai mon cousin qui a ce cas, sa femme ne fait pas d’enfant, qui n’a pas choisi de n’en avoir pas mais qui n’a pas d’enfants. Et toute la famille est contre.
Souvent, on veut même que le frère la quitte parce que elle fait pas d’enfants.
Voilà, c’est un sujet vraiment qui est beaucoup dans ma société.
Moi, j’ai des enfants. J’ai 4 enfants.
Chez nous, quand un homme choisi, c’est pas vraiment choisi. Ceux qui ne peut pas avoir et là il y a pas de problèmes. La famille essaie de cacher un peu, voilà. Lui, il est bien traité par rapport à la femme qui ne peut pas en avoir,
ou bien qui décide ne pas avoir. Ca c’est un autre problème.
On veut que l’homme se sépare, mais si c’est l’homme, on cache.
On essaie de faire des telle sorte que la femme reste avec l’homme et on encourage la femme à rester avec lui, parce que peut-être la femme a l’envie d’avoir des enfants. Mais, tu vois le cas?
Pour l’homme on cache, mais pour la femme, on la pousse à la faire partir. Elle n’a pas voulu ça.
J’ai connais plus de deux qui ne peuvent pas avoir d’enfants, mais on pousse toujours la femme à rester avec lui. Elle est flattée par la famille pour qu’elle reste avec l’homme. L’homme ne peut pas avoir d’enfants.
Bon, chez moi on les traite… Il n’y a pas un nom spécifique à ça, on les traite de sorcières, souvent.
Et souvent on dit qu’elle a fait des avortements, c’est une procédure.
Il y a tous ces genres de trucs, mais pas un nom spécifique pour ça.
Soit elle bouffe ses enfants, soit elle a fait beaucoup d’avortement et puis elle est insultée de se prostituer. Voilà, je ne sais quoi.
Ce que j’ai vu ici hier à travers votre workshop, sincèrement, chez nous, c’est pas pris en compte. C’est pas pris en compte, nous voilà.
Chez nous, ils font beaucoup focalisées sur 8 Mars, on fait pas la lutte vraiment de ça, voilà. C’est les fêtes qu’ils font, mais ce que vous avez fait vraiment, c’est très riche et encouragent.
Vraiment, c’est… très bien, ça me va droit au cœur.
Je suis vraiment dépassé par ce que vous faites.
Voilà, pour la lutte, pour ça, c’est très important. Lunàdigas, il n’y a pas encore ça dans mon pays et je souhaite qu’il vienne aussi à en parler à ma communauté au Burkina Faso. »
English version:
MALIK: « What I saw yesterday touched me deeply, because in the excerpts I’ve seen, the woman is greatly stigmatized.
In my culture, it’s even worse, in Burkina Faso, where women who don’t have children are really stigmatized, often treated as witches who eat children. And really, that’s a big problem. It touched me a lot.
Somebody translated for me a little in French and I understood. It was a topic that I really wanted to see. And it’s very touching, because back at home it’s not easy.
I have a cousin in this situation, his wife can’t have children, not by choice,
and the whole family is against her. They even want him to leave her, because she can’t have children.
That’s it, it’s a subject that’s really present in my culture.
I have four children.
In our country, one cannot really choose. If the men cannot have them it’s not a problem. The family tries to hide it.
Men are treated better than women who may not have children, or who decides not to have them. In that case it’s different, men are ok to separate, but if it’s the man you hide it, trying everything to make the woman stay.
If it’s the man, the woman is encouraged to stay with him, even if she wants to have children. You see?
For a man, you hide it, but for a woman you push her to go away. It’s not her fault.
I know many, at least two who can’t have children, but the women are pushed to stay with them. The family puts pressure on them to stay with the man.
Well, man can’t have children.
Well, in my country, there isn’t a specific name for that, often, they are called witches. Often they are accused of having abortions, or that they are prostitutes. These kinds of things, but there isn’t a specific name.
Either she eats her children, or she has a lot of abortions, or she is accused to be a prostitute, or stuff like that, you see.
What I saw here yesterday through your workshop, honestly, in my culture it’s not taken into account.
In my country, it’s more focused on March 8th, not so much to fight for this.
It’s more about the impact they have, but what you did, honestly, it’s very rich and encouraging. Really, it’s very good, it goes straight to my heart. I’m really overwhelmed by what you do.
That’s it, it’s very important to keep up the fight. Lunàdigas, there’s not such a thing yet in my country, and I hope it will also come to talk about it in my community. »